Vous
rappelez-vous de ce marathon des pains dont on vous avait parlé ? Et bien les résultats des analyses sensorielles sont
tombés !
C’était
quoi déjà les analyses sensorielles ?
Dans
le cadre du projet soutenu par le FEADER (1), l’INRA de Dijon et Graines de Noé
réalisent ensemble des analyses sensorielles pour mieux
connaître les caractéristiques des pains au levain et blés anciens et les
attentes des consommateurs. Les protocoles d’expérimentation
sont coconstruits avec les chercheurs, les boulangers, les associations
(Graines de Noé et le CERD).
L’idée
de cette première étude était de connaître
l’évolution du pain au fil des jours (pendant 5 jours) et l’effet
de l’habitude de consommation sur
l’appréciation.
Comment
ça s’est passé concrètement ?
80
consommateurs ont participé à cette étude
pendant 4
semaines.
Chaque
semaine, les consommateurs venaient en laboratoire tester 3 pains : deux
aux blés anciens (« bourguignon » et « printemps ») et un
aux blés modernes. Ils devaient dire lequel ils appréciaient le plus et étudier
les caractéristiques de texture (moelleux…) et de goût (acide…).
Puis
chaque consommateur ramenait un pain chez lui : soit le
« bourguignon » soit le « printemps ». Et il devait faire
le même type d’évaluation au
mois deux fois par jour pendant 5 jours. La 5ème semaine, les consommateurs sont
venus comparer une dernière fois les 3 pains en laboratoire et recevoir une
petite explication sur Graines de Noé et les blés anciens.
NB :
Tous les pains étaient fabriqués par des boulangères de Graines de Noé,
bénévolement, à partir de farine meule de pierre (T80) et levain naturel. Les
consommateurs n’avaient aucune information sur les pains.
Et
alors, ça donne quoi ?
Globalement,
les pains sont moyennement appréciés (entre 4 et 7/10). L’effet de l’habitude
n’a pas été observé : l’appréciation n’a pas augmenté au fur et à mesure
du temps.
En
revanche on constate une augmentation de l’appréciation quand la quantité
de sel augmente (Pain « printemps »
en S4 et S5).
On
observe tout de même que les consommateurs habituels de baguette ont tendance à
sous-noter les pains aux blés anciens ! Les
habitudes de consommation jouent donc un rôle.
Ensuite,
on constate que les caractéristiques des pains changent significativement à
partir de 72h
après la cuisson : le pain devient moins
croustillant, moins facile à mâcher, moins moelleux et requiert plus d’effort
pour déglutir, il est plus sec et plus friable. A partir de 72h, les
consommateurs seraient de moins en moins enclin à manger ce pain. L’appréciation
tend à diminuer avec le temps.
Les
consommateurs ne souhaiteraient pas remplacer leur pain quotidien par ce pain
mais pourraient en consommer occasionnellement. Les principaux facteurs
d’amélioration seraient les « arômes
et saveurs » puis le « format »
et enfin la « texture ».
Concernant
les habitudes de consommation, la majorité consomme de la baguette
(79%), achetée en boulangerie
artisanale (84%) ou grande
surface (31%), entre 0.70
et 1.30€. Le choix du lieu d’achat dépend
principalement de la « qualité
du pain »
(88%) et la « praticité »
(53%).
Les
consommateurs se disent intéressés par « des
prix justes et rémunérateurs », « une farine
et des blés locaux »
et le « respect
de l’environnement ». Ils souhaiteraient avoir
plus d’informations sur « les
matières premières utilisées »
(83%) et « la
méthode de fabrication » (53%)
Ces résultats nous ont donné de
nouvelles idées pour les prochaines études : est ce que les consommateurs
sont vraiment prêts à payer pour un pain répondant à ces critères ? Est-ce
que l’information change leur appréciation des pains ?
Suite au prochain
épisode !
Pour + d’infos : contacter Coline FAUGEROLLE, coordinateur.grainesdenoe@gmail.com
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